Synchronicité et Livre Rouge
A l’occasion de l’exposition :
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« Le livre rouge de C.G. Jung (1875-1961). Récit d’un voyage intérieur »
du 7 septembre au 7 novembre 2011 au Musée Guimet à Paris,
J’ai choisi d’aborder un des concepts clef de l’œuvre de
C.G. Jung : La synchronicité concept résumé en deuxième partie de cet article.
C.G. Jung : La synchronicité concept résumé en deuxième partie de cet article.
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L’exposition :
Tenu secret durant 50 ans, l’exemplaire original du Livre rouge du psychanalyste suisse Carl G. Jung est présenté
au musée Guimet pour la 1ère fois en France. Cet ouvrage magnifique et imposant est calligraphié, enluminé et
illustré de sa main. Jung y consigna ses rêves et ses visions, puisant ses sources d’inspiration dans l’hindouisme,
le bouddhisme et le taoïsme.
Pour illustrer la fascination de Jung pour les mondes indien, tibétain, chinois et japonais, la présentation
du Livre rouge est complétée par un ensemble de pièces réalisées par Jung, des œuvres du musée Guimet :mandalas, peintures, calligraphies… ainsi que par une dizaine d’illustrations exceptionnelles provenant du manuscrit
des Visions secrètes du Vème Dalaï-Lama.
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La conférence :
Lundi 19 septembre à 12h15 Conférence publique et gratuite
Auditorium du musée Guimet, 6 place d’Iéna, Paris 16
« L’Asie dans la pensée interculturelle de Carl
Gustav Jung : aspects d’une rencontre »
Auditorium du musée Guimet, 6 place d’Iéna, Paris 16
« L’Asie dans la pensée interculturelle de Carl
Gustav Jung : aspects d’une rencontre »
Par Christine Maillard, professeur à l’université de Strasbourg
Durant la première moitié du XXème siècle de nombreux intellectuels européens témoignent un vif intérêt
pour les cultures et religions asiatiques, qu’ils aient ou non voyagé en Asie. L’auteur du « Livre Rouge » partage cette fascination, et commentera de nombreux textes et représentations, de l’Inde à l’Extrême-Orient et au Tibet.
La conférence s’intéressera à deux dimensions de cette relation de Jung à l’Asie :
l’interprétation que le psychologue propose d’éléments de ces cultures, dans leurs différence avec l’Occident ;
l’interprétation que le psychologue propose d’éléments de ces cultures, dans leurs différence avec l’Occident ;
l’influence de cette réception sur la constitution de sa propre œuvre, et en particulier sur sa psychologie de
la religion.
Christine Maillard, professeur d’études germaniques à l’Université de
Strasbourg, est spécialiste de la pensée de Carl Gustav Jung, dont elle a
traduit notamment le Livre Rouge (trad. fr. 2011).
Strasbourg, est spécialiste de la pensée de Carl Gustav Jung, dont elle a
traduit notamment le Livre Rouge (trad. fr. 2011).
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La synchronicité :
Définitions :
« Dans la psychologie analytique développée par le psychiatre suisse Carl Gustav Jung, la synchronicité est
l’occurrence simultanée d’au moins deux événements qui ne présentent pas de lien de causalité, mais
dont l’association prend un sens pour la personne qui les perçoit. Cette notion s’articule avec d’autres notions de la psychologie jungienne, comme ceux d’archétype et d’inconscient collectif ». Wikipédia
dont l’association prend un sens pour la personne qui les perçoit. Cette notion s’articule avec d’autres notions de la psychologie jungienne, comme ceux d’archétype et d’inconscient collectif ». Wikipédia
» Il existe des chaînes de causalité
qui nous semblent n’avoir aucun sens, et il existe aussi des coïncidences
aléatoires qui n’ont aucun sens. Il faut donc se garder – Jung y a insisté – de
voir des coïncidences significatives là où il n’y en a pas réellement. »[]. Marie-Louise Von Franz
Le concept de synchronicité peut être évoqué à chaque fois que le principe de causalité
n’explique pas le lien qui unit deux ou plusieurs faits. Il semble qu’un lien sémantique relie
deux mondes apparemment totalement distincts. En 1952, Jung illustre ce phénomène par le fameu épisode du Scarabée d’or : »Je citerai, simplement à titre d’exemple, un cas que j’ai observé. Après plusieurs
tentatives pour tempérer son rationalisme
(à propos d’une de ses jeunes patientes aux fortes résistances), je dus me réfugier dans l’espoir qu’un
qui nous semblent n’avoir aucun sens, et il existe aussi des coïncidences
aléatoires qui n’ont aucun sens. Il faut donc se garder – Jung y a insisté – de
voir des coïncidences significatives là où il n’y en a pas réellement. »[]. Marie-Louise Von Franz
Le concept de synchronicité peut être évoqué à chaque fois que le principe de causalité
n’explique pas le lien qui unit deux ou plusieurs faits. Il semble qu’un lien sémantique relie
deux mondes apparemment totalement distincts. En 1952, Jung illustre ce phénomène par le fameu épisode du Scarabée d’or : »Je citerai, simplement à titre d’exemple, un cas que j’ai observé. Après plusieurs
tentatives pour tempérer son rationalisme
(à propos d’une de ses jeunes patientes aux fortes résistances), je dus me réfugier dans l’espoir qu’un
évènement inattendu et irrationnel surviendrait…
Dans un moment décisif de son traitement, cette patiente eut un rêve où elle recevait en cadeau un scarabée d’or.
Tandis qu’elle me racontait son rêve, j’étais assis le dos tourné à la fenêtre fermée. Soudain, j’entendis derrière moi un bruit, comme si quelque chose frappait légèrement à la fenêtre.
Me retournant, je vis qu’un insecte volant à l’extérieur heurtait la vitre. C’était un cétoine dont la couleur vert doré ressemblait fort à un scarabée d’or.
Me retournant, je vis qu’un insecte volant à l’extérieur heurtait la vitre. C’était un cétoine dont la couleur vert doré ressemblait fort à un scarabée d’or.
J’ouvris la fenêtre et attrapai l’insecte en plein vol et le lui offrit en lui disant : « voici votre scarabée ».
Cet évènement détermina la percée que nous avions longtemps cherchée. Le traitement put être poursuivi avec
des résultats satisfaisants ».
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Jung distingue trois types de synchronicité :
Jung distingue trois types de synchronicité :
- « La coïncidence d’un état psychique avec un évènement simultané, objectif,
extérieur ». Ceci est parfaitement illustré par l’épisode du scarabée d’or.
Autre exemple : le 15 novembre 2010, je prépare un article sur la
psychogénéalogie et la thérapie systèmique. A 18h, au cours d’une pause, j’allume la radio et constate qu’elle est déprogrammée … je tombe « par hasard » sur radiomedecinedouce.com et j’entends « …Notre invitée, -psychogénéalogiste- Daniella Conti… »dans les années 60 à Palo Alto, c’est le début des thérapies familiales et
systèmiques… » Chacun sait que c’est également à Palo Alto que Grégory Bateson va mettre au point le Génogramme, inspiré des recherches en généalogie familiale. Concept développé ensuite en Europe par Anne Ancelin-Schutzenberger avec la psychogénéalogie et le génosociogramme. - « La coïncidence d’un état psychique avec un évènement extérieur qui a lieu hors du champ de perception, vérifiable seulement après coup ». Par exemple, le rêve ou le flash d’un évènement qui est entrain de se passer. Une personne me raconte qu’elle s’est réveillée brutalement et angoissée à 3 heures du matin, heure indiquée par son réveil. Un ami de longue date lui faisait un signe de la main d’un bateau et le bateau s’éloignait dans la brume… Le
lendemain, elle reçoit un appel téléphonique qui lui annonce que son ami est décédé cette nuit…à 3 heures du matin. - « La coïncidence d’un état psychique avec un évènement futur pas encore existant éloigné dans le temps et qui ne peut être vérifié qu’après coup ». On retrouve ici le rêve et le flash prémonitoires. De nombreuses personnes témoignent de visions de tours en flamme, de crash d’avion et de personnes se jetant dans le vide dans une atmosphère de fin du monde peu avant le 11 septembre 2001.
« A partir de ces réflexions, je ne crois donc pas qu’on puisse insérer la notion
de synchronicité dans le corpus des sciences comme elles sont aujourd’hui, mais
que nous nous trouvons plutôt avec elle au seuil d’une transformation radicale
de ce que peuvent être les sciences, une transformation qui ne les abolira pas,
mais les mettra à leur « juste place dans une vision du réel beaucoup plus étendue. »
(Michel Cazenave dans « La synchronicité, l’âme et la science »).
de synchronicité dans le corpus des sciences comme elles sont aujourd’hui, mais
que nous nous trouvons plutôt avec elle au seuil d’une transformation radicale
de ce que peuvent être les sciences, une transformation qui ne les abolira pas,
mais les mettra à leur « juste place dans une vision du réel beaucoup plus étendue. »
(Michel Cazenave dans « La synchronicité, l’âme et la science »).
Les expériences de synchronicité nous ouvrent vers le « sens ». Elles nous offrent l’occasion de reconsidérer notre
rôle au sein d’événements, mais également par rapport à notre famille et au monde. Au cours d’une thérapie, l’intuition s’aiguise et l’attention au phénomène de synchronicité ainsi qu’aux rêves optimise les prises de conscience transformatrices.
rôle au sein d’événements, mais également par rapport à notre famille et au monde. Au cours d’une thérapie, l’intuition s’aiguise et l’attention au phénomène de synchronicité ainsi qu’aux rêves optimise les prises de conscience transformatrices.
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Livres importants pris au hasard :
» La Synchronicité, l’âme et la science » Marie-Louise Von Franz, Albin Michel 1984.
« Ma vie. Souvenirs, rêves et pensées » recueillis par Aniéla Jaffé, est l’autobiographie partielle du psychiatre suisse C.G. Jung (1875-1961), qu’il a entrepris en 1957, qui fut publiée dans sa version originale allemande l’année de sa mort, en 1961 et en traduction française en 1967. Ce livre relate l’enfance de Jung, sa vie personnelle et son exploration de la psyché.
« La synchronicité, l’âme et la science » Michel Cazenave, Albin Michel 1995.
« La route du temps – théorie de la double causalité » de Philippe Guillemant, 2010, Ed. Le temps présent.
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Quand la grande histoire illustre le concept de synchronicité.
Deux Présidents Américains que tout sépare. Deux présidents qui n’ont rien
en commun? Pas si sûr.
en commun? Pas si sûr.
Quand on se penche sur leur histoire, on est surprit par le nombre de
coïncidences qui lient ces deux hommes.
coïncidences qui lient ces deux hommes.
LINCOLN: élu Président en 1860
JFK: élu Président en 1960
Tous les deux tués un vendredi, près de leur épouse, par derrière, d’une balle dans la tête.
La secrétaire de Lincoln s’appelait Kennedy, celle de Kennedy s’appelait Lincoln.
La secrétaire de Lincoln lui déconseilla fortement d’aller au théâtre Ford où il fût abattu dans la loge Kennedy;
La secrétaire de Kennedy lui déconseilla d’aller à Dallas: la voiture dans laquelle il prit place était une Ford
Lincoln Booth, assassin présumé de Lincoln, le tua dans un théâtre et se réfugia dans un entrepôt; Oswald, assassin présumé de Kennedy, le tua depuis un entrepôt et, se réfugia dans un théâtre.
Lincoln Booth, assassin présumé de Lincoln, le tua dans un théâtre et se réfugia dans un entrepôt; Oswald, assassin présumé de Kennedy, le tua depuis un entrepôt et, se réfugia dans un théâtre.
BOOTH: né en 1839
OSWALD: né en 1939
Tous les 2 furent tués par un « vengeur » avant d’avoir été jugé.
ANDREW JOHNSON: successeur de Lincoln né en 1808 et mort 10 ans après Lincoln.
LYNDON JOHNSON: successeur de Kennedy né en 1908 et mort 10 ans après Kennedy.
2 victimes: même nombre de lettre dans leur nom.
2 assassins: même nombre de lettre dans leur nom.
2 successeurs: même nombre de lettre dans leur nom
Ce phénomène curieux
procède de la synchronicité (ou le hasard et les coïncidences).
Quand on étudie 2 phénomènes en synchronicité, on a pour habitude de tracer un
axe de symétrie entre les 2 événements étudiés et on regarde si le phénomène de coïncidence se poursuit.
axe de symétrie entre les 2 événements étudiés et on regarde si le phénomène de coïncidence se poursuit.
Ici, 36151 jours séparent les deux assassinats des Présidents. le milieu tombe le 28 JUIN 1914, jour de l’assassinat de l’Archiduc François-Ferdinand (AFF) à Sarajevo, événements qui allaient déclencher la seconde guerre mondiale.
AFF tué d’une balle dans la tête par derrière, accompagné de sa femme.
Son assassin, Princip, avait un surnom: Ruby (nom de l’assassin d’Oswald)
Le couple avait pris place dans une Lincoln conduite par un chauffeur irlandais nommé Kennedy
Le trajet impérial partait de l’entrepôt de la gare pour aboutir dans les marchés du théâtre.
Princip ne fut jamais jugé et fut tué en prison par un « vengeur ».
La photo de l’arrestation de Princip fût prise par une américaine nommée Johnson.
Publié dans MYSTERES
Patricia Serin, septembre 2011
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