Ces derniers jours, à la maternelle, le Père Noël est le principal sujet de conversation. « Est-ce qu’il va m’apporter tous mes cadeaux ? », « on n’a pas de cheminée, il va venir quand même ? », « Il habite où ? », « il a des enfants ?»En lui répondant, on se demande s’il faut encore l’entretenir dans ce rêve enfantin ou bien lui dire la vérité. Et quand il l’apprendra, il ne comprendra pas qu’on ait pu lui mentir!
Le laisser croire au Père Noël, c’est respecter une étape de son développement incontournable.
Les tout-petits vivent dans un monde où réel et imaginaire s’entremêlent. A cours de cette période, l’enfant construit les bases de sa créativité. Si on accuse le mythe du Père Noël d’éloigner l’enfant du principe de réalité, c’est davantage notre fermeté et l’apprentissage de la frustration qui l’aideront à grandir. Pour lui, ce mythe est un refuge, une protection contre ses petits et grands soucis. Symbole de générosité et de don gratuit, le Père Noël ne demande rien en échange et il aime un enfant tel il est.
« Ce n’est pas seulement pour duper nos enfants que nous entretenons la croyance du Père Noël : leur ferveur nous réchauffe […] et nous aide à croire qu’un monde de générosité sans contrepartie n’est pas absolument incompatible avec la réalité. » : Claude Lévi-Strauss.
Quand lui dire la vérité ?
Au-delà de 6 ans, certains enfants y croient encore. C’est à partir du moment où ils commencent à poser des questions sur son existence que le doute s’est insinué. Si un petit camarade lui a assuré que le Père Noël n’existait pas, et qu’il n’est pas prêt à entendre la vérité, il s’insurgera et le traitera de menteur. Soyez assuré qu’il a encore besoin de rêver.
Le temps de révélation est arrivé : on peut lui demander : « est-ce que les cadeaux seront toujours là si le Père Noël n’existe pas ? » Si il répond par l’affirmative, le doute est avéré. Pour compenser une révélation douloureuse pour certains, on peut jouer la connivence : il entre dans le monde des grands. Nous aussi on a cru au Père Noël ! Cela restera de toute façon toujours le symbole des cadeaux de Noël. Maintenant, on compte sur lui pour garder le secret vis-à-vis des plus petits. Un moment de complicité pour prolonger le charme de la tradition.
Et si un enfant de 7 ou 8 ans y croit encore, laissez-le rentrer en douceur dans le monde du rationnel et de la logique.
Au-delà de l’aspect commercial de Noêl, ainsi que de sa dimension religieuse, le Père Noël restera un bonhomme magique, symbole de rêve, de générosité et de don gratuit. Adultes et enfants, on a tous besoin de rêver…
Patricia Serin, décembre 2010.
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