directives fin de vie

Directives anticipées : Le droit des malades en fin de vie

Ce 11 juillet 2019, Vincent Lambert est décédé après plus de 10 ans de coma et dans un état qualifié par les médecins de cérébro-lésé en état d’éveil non-répondant. Seuls 13% des français ont donnés leur « Directives Anticipés » (déclaration écrite précisant ses souhaits de fin de vie).

https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F32010

Rédiger ses directives anticipées ne fait pas mourir mais vous assure d’être respecté dans vos volontés en cas d’accident, maladie grave et/coma. Cela protège l’entourage qui se retrouve souvent dans la plus grande difficulté à savoir ce que son proche souhaite dans ces moments ultimes.

Nathalie, 55 ans, a pris rendez-vous chez son médecin de famille. Elle est en bonne santé, à jour de ses vaccins et n’a besoin d’aucune prescription…………

« Bonjour Docteur, je viens vous voir pour vous confier mes directives anticipées ».

(le docteur) : « Mais Mme TM, cela fait 25 ans que je vous connais, à par une petite grippe, vous n’avez jamais rien eu, vous êtes solide comme un roc et je vous promets de très longues et belles années à vous activer comme vous le faites depuis toujours! Qu’est-ce qui vous prend de venir me parler de Directives Anticipées! »

Nathalie : « Docteur, vous savez, rédiger ses Directives Anticipées, c’est comme aller chez le notaire pour rédiger son testament, cela ne fait pas mourir, et au moins, cela m’assure que l’on respectera mes volontés, quel que soit mon état de santé physique et psychique à venir.

Le déclic, cela a été le décès après 2 ans de souffrance alternant avec des semaines de coma de la mère de mon amie Catherine. Malgré la bonne volonté des médecins, cette pauvre femme n’avait rédigé aucune de ses volontés pour le cas où elle serait en incapacité de dire ce qu’elle souhaitait. Résultat, l’équipe médicale a tout fait pour la prolonger alors que, selon Catherine, ayant déjà accompagné son père dans des circonstances analogues, elle ne désirait qu’une chose : qu’on la laisse mourir tranquille! »

(Le Docteur) : « Mais vous êtes encore très jeune! »

Nathalie : « Ce n’est pas ma petite assurance vie qui me garantira de ne jamais risquer un accident de voiture ou un AVC et rester comme un légume à la charge de mes proches! Vous avez vu les campagnes d’information à la TV? Ça peut arriver à des gens bien plus jeunes que moi! »

(le Docteur) : « Oui, je vous l’accorde. Même si c’est statistiquement un risque faible vous concernant. (Nathalie est une randonneuse avertie et elle prend rarement sa voiture). Mais vous savez, admettons que vous vous retrouviez dans une situation délicate, l’acharnement thérapeutique est interdit dans la loi Léonetti et il existe maintenant d’excellents antalgiques en cas de douleur »

« Oui, je sais tout cela, répond Micheline, mais il n’empêche que j’entends tellement d’histoires de fin de vie horribles que le fait de rédiger mes Directives Anticipées et de désigner une personne de confiance* m’a donné au moins l’illusion que je pourrai être respectée en toute dignité lors de mes derniers instants »….

*La désignation d’une personne de confiance est une possibilité qui vous est offerte. En aucun cas, elle n’est obligatoire. Pour plus d’information ou pour vous procurer un formulaire pour la désignation de la personne de confiance, rapprochez-vous du personnel du service de soin où vous vous trouvez. Quel est son rôle ? Avec votre accord, la personne de confiance peut :  Vous accompagner dans vos démarches dans l’établissement de santé.  Assister aux entretiens médicaux afin de vous aider dans vos décisions.  Recevoir les mêmes informations que vous.  Etre consultée dans les situations où vous ne pourriez plus exprimer votre volonté.

 

« Toute personne majeure peut exprimer par écrit ses souhaits quant à sa fin de vie, en prévision d’une situation où elle ne serait plus en mesure de s’exprimer. Il s’agit des directives anticipées.

(Décret n°2006-119 du 6 février 2006 relatif aux directives anticipées prévues par la loi n° 2005-370 du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie. Version consolidée au 17 octobre 2016)

À quoi servent les directives anticipées ?

Les directives anticipées permettent au médecin de connaître les souhaits d’un patient concernant la possibilité de poursuivre ou d’arrêter les soins lorsqu’il est en fin de vie et qu’il n’est plus en mesure d’exprimer sa volonté.
Le médecin n’a aucune obligation de se conformer aux directives anticipées : il reste libre d’apprécier les conditions dans lesquelles les appliquer, en tenant compte de l’état de santé du patient et des possibilités de la médecine.
La décision d’arrêter ou de limiter les traitements ne peut être prise qu’en concertation avec l’équipe soignante et dans le cadre d’une procédure collégiale, c’est-à-dire que le médecin en charge du patient doit prendre l’avis d’un autre médecin.

Qui peut rédiger des directives anticipées ?

Toute personne majeure capable d’exprimer sa volonté.

Comment exprimer vos directives anticipées ?

Par un document écrit, daté et signé.

Votre identité doit y être clairement indiquée (nom, prénom, date et lieu de naissance).

Dans l’impossibilité d’écrire et de signer ce document, deux témoins dont la personne de confiance si vous l’avez désignée, attesteront que le document exprime bien votre volonté libre et éclairée. Ils devront indiquer leur nom et qualité (famille, médecin traitant, proches…). Leurs attestations seront jointes à vos directives.

Quand ?

A tout moment.

En prévision ou au cours d’une hospitalisation.

Combien de temps sont-elles valables ?

Les directives anticipées sont valables 3 ans.

Elles sont modifiables et révocables à tout moment.

Cette durée est renouvelable par simple actualisation du document initial, daté et signé à nouveau.

Quelques conseils pour les rédiger :

  • Réfléchissez à tout ce qui vous semble important pour votre existence et votre fin de vie : quels sont vos souhaits en terme de qualité de vie et de respect de votre dignité ?
  • Vous pouvez préciser qu’au moment de leur rédaction, vous étiez en pleine possession de vos facultés intellectuelles.
  • N’hésitez pas à en parler avec votre entourage, les soignants, votre médecin traitant, toute personne qui pourra vous aider.

Où sont conservées vos directives anticipées ?

Dans un endroit facilement accessible.

sur vous ou confiées :

  • à votre personne de confiance si vous l’avez désignée,
  • ou à un membre de votre famille,
  • ou à un proche.

dans votre dossier médical constitué

  • soit par votre médecin traitant,
  • soit à l’hôpital.

 

 

Sources : www.reseau-osmose.fr

www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F32010

  1. droits des malades et des personnes en fin de vie, sédation …Si les directives anticipées … Dossier législatif sur la proposition de loi de MM. Alain Clayes et Jean Leonetti créant … Loi du 24 octobre 2016 relative …

  2. www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=.

    mercredi 26 octobre2016 … 2006-119 du 6 février 2006 relatif aux directivesanticipéesprévues par la loi n° 2005-370 du 22 avril 2005 …
     

    www.agevillage.com  › Société : de nombreux conseils sur ce site dédié aux personnes agées et/ou malades, ainsi que les aidants. 

    4. La HAS propose un formulaire pour écrire ses directives anticipées :http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2016-03/directives_anticipees_concernant_les_situations_de_fin_de_vie_v16.pdf

     Egalement, voir le site du Dr Michel Cavey-Lemoine Médecin gériatre, pour des éclairages sur la fin de vie et la rédaction des directives anticipées :

    http://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article74

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *