Cet évènement a pris naissance au Japon dans les années 60, sous le nom de « Mouvement de la petite gentillesse ». Le Président de l’université de Tokyo souhaitait enrayer la montée de la violence. Il proposa à chacun de faire preuve d’une petite attention quotidienne pour instaurer un climat de bienveillance et de confiance.
Amabilité, bonté, générosité, empathie, altruisme … la générosité, noblesse du cœur, est incontestablement une vertu. Pourtant, lorsqu’on entend « il est bien gentil !», ce sont des notions telles que bêtise, mépris, faiblesse, qui viennent à l’esprit.
Pour enrayer ce raccourci péjoratif et relancer la nécessité de cultiver la gentillesse dans nos sociétés, le « Mouvement mondial de la gentillesse » a créé en 1997 « la Journée de la gentillesse » chaque 13 novembre.
Dans son livre « Eloge de la gentillesse »*, Emmanuel Jaffelin suit le parcours très chaotique de ce terme à travers les âges. Dans l’antiquité, être gentil signifiait appartenir à la noblesse romaine ; les chrétiens qualifiaient dans le même temps les païens de gentils ; en passant par un synonyme de barbare, puis, de noble de naissance avec les gentilshommes, et donc de bannis à la révolution française. La gentillesse reste aujourd’hui une qualité ambivalente. Elle est tantôt taxée de faiblesse, ironiquement méprisée ; ou érigée comme une valeur essentielle, valorisée et revendiquée.
La gentillesse est pourtant indispensable pour maintenir l’harmonie sociale. Elle crée de la sécurité, de l’optimiste, du lien solidaire avec les autres. Sans cette altérité empathique et respectueuse, la peur, la méfiance et la violence se développent insidieusement dans une communauté.
A l’échelle d’un pays, d’une entreprise, d’une école ou d’une famille, la gentillesse est un acte gratuit et vital pour bien vivre ensemble.
A quelques semaines de Noël, méditons sur cette notion de don gratuit. Je vous donne rendez-vous courant décembre pour un article sur la légende du Père Noël : « Faut-il laisser nos enfants croire au Père Noël ? ». Vos questions et témoignages seront les bienvenus, merci.
Patricia Serin, novembre 2010.
*« Eloge de la gentillesse » d’Emmanuel Jaffelin, (Ed.Bourin)2010.
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