Van Gogh, Amélie et Sarajevo
L’inconscient ignore le temps mais il n’est pas étranger aux cycles.
Ainsi, il n’est pas rare qu’un sujet débute une maladie à la date anniversaire du décès d’un proche. Dans un registre plus joyeux, la date de naissance ou de conception d’un enfant est souvent commémorative d’un autre évènement du passé. La fréquence du phénomène rend très improbable une simple coïncidence.
Cliquer sur ce lien pour observer l’exemple du tracé d’un génosociogramme :
www.serin-patricia.com/archives/1393
Exemples cliniques significatif de la force de l’inconscient personnel et familial :
- Vincent Van Gogh est né un an, jour pour jour, après un frère ainé, mort et également
prénommé Vincent. (Voir le livre de Monique Bydlowski « La dette de vie – itinéraire psychanalytique de la maternité » PUF 2008.
- A 28 ans, Amélie exprime une demande de soutien psychologique. Son frère de 31 ans vient de décéder d’une rupture d’anévrisme. Leur père était décédé au même âge d’un arrêt cardiaque. Enceinte de 2 mois, elle refuse l’idée d’attendre un garçon, persuadée qu’une « malédiction » plane sur les hommes de la famille. Un travail de décryptage et d’exploration de son arbre généalogique accompagné d’une psychothérapie viendra à bout de ses résistances et l’aidera à accueillir son bébé, un garçon, avec confiance et sérénité.
Autre exemple significatif, cette fois-ci, de la force de l’inconscient collectif :
Concernant l’ex-Yougoslavie : les Serbes ont été vaincus au Kosovo il y a 600 ans, à l’issue de la bataille du 28 juin 1389. Cette défaite est devenue un deuil quasi national et est chantée dans différentes chansons de gestes depuis des centaines d’années. Ce traumatisme ancestral du peuple serbe a été réactivé le 28 juin 1914 lors de la venue à Sarajevo de l’Archiduc François-Ferdinand d’Autriche-Hongrie.
Cette visite a été ressentie comme une provocation, le jour anniversaire de la perte du Kosovo par les serbes. L’Archiduc y sera assassiné, ce qui déclenchera la guerre de 1914-1918 et des millions de morts. L’ »histoire se répète le 28 juin 1989 avec la commémoration par Milosévic de la défaite du Kosovo de 1389 et le retour des restes de Saint-Lazare (le prince serbe Lazare) assassiné le 28 juin 1389 par les musulmans d’Albanie et du Kosovo. Une « revanche », 600 ans après un traumatisme national dont le deuil n’avait jamais été fait.
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